Perha Pharmaceuticals obtient une aide à l’innovation de Bpifrance (programme Deep Tech) à hauteur de 638 k€ pour financer l’optimisation et la sélection d’un candidat-médicament visant la prévention des surdités induites.
Les déficits auditifs en France
En France métropolitaine, une personne sur dix est atteinte de déficits auditifs, une personne de moins de vingt ans sur 25, une personne sur trois parmi les plus de 75 ans. Les surdités touchent 6 millions de personnes en France, 51 millions en Europe, 360 millions dans le monde. Ces surdités ont des origines diverses : Des mutations (plusieurs centaines de gènes impliqués) sont responsables des surdités d’origine génétique (1 à 3 enfants pour 1 000 naissances) ; Le vieillissement s’accompagne souvent de pertes auditives (presbyacousie) ; Des surdités ou des pertes auditives partielles peuvent être induites par des infections (toxoplasmose, rubéole, cytomégalovirus, etc…) ; Les traumatismes acoustiques (bruits d’intensité excessive, au-delà de 125 dB) sont responsables de nombreuses surdités / pertes auditives ; Enfin, l’exposition à certaines substances et certains médicaments, dits ototoxiques, peut conduire à des pertes auditives plus ou moins sévères.
La destruction des cellules auditives par les produits ototoxiques
Les cellules ciliées de l’organe de Corti, localisées dans l’oreille interne, ont pour fonction de capter les vibrations sonores et de les transformer en signaux électriques acheminés vers le cerveau par le nerf auditif. Or les produits ototoxiques et les bruits excessifs, en particulier, induisent une destruction irréversible de ces cellules, car elles ne régénèrent pas. Chacune de nos oreilles dispose seulement d’environ 15 000 cellules ciliées. Les conséquences développementales, sociétales et économiques des surdités partielles ou totales sont considérables.
Parmi les médicaments ototoxiques (une centaine), on trouve de nombreux antibiotiques (en particulier ceux utilisés contre la tuberculose, la mucoviscidose, les méningites, etc…) et des produits anticancéreux, notamment de type cisplatine. A part quelques agents anti-oxydants peu sélectifs, il n’existe pas de produits otoprotecteurs efficaces. Les besoins médicaux sont gigantesques.
Un candidat médicament permettant de prévenir les pertes auditives induites par les substances ototoxiques
Pharma a identifié une nouvelle famille de molécules capables de protéger les cellules ciliées en culture de la mort induite par le cisplatine. L’aide à l’innovation Deep Tech accordée à Perha Pharma contribuera à l’optimisation de ces molécules et à la sélection, parmi les plus prometteuses d’entre elles, d’un candidat médicament permettant de prévenir les pertes auditives induites par les substances ototoxiques (en particulier par certains produits anticancéreux et antibiotiques). Perha Pharma s’attachera ensuite à démontrer l’efficacité préventive de ce candidat-médicament chez l’homme, en menant son développement jusqu’en étude clinique de phase IIa. Dans un second temps, il est envisagé d’étudier la prévention des pertes auditives induites par les traumatismes acoustiques.
En parallèle de son projet ‘prévention des pertes auditives’, Perha Pharmaceuticals développe un candidat médicament destiné à corriger les déficits cognitifs (apprentissage, mémoire, localisation spatiale) associés à la trisomie 21 et à la maladie d’Alzheimer.
Source : communiqué de presse de Perha Pharmaceuticals, décembre 2020.
Publié le 9/12/2020