Les CAR T-cells révolutionnent les traitements contre le cancer. Le LYSA (groupe de recherche sur le lymphome) vient de lancer la 1ère étude académique française sur les CAR T-cells (ALYCANTE), coordonnée par le Pr Roch Houot (CHU de Rennes) et le Dr François Lemonnier (Hôpital Henri Mondor, Créteil) en collaboration avec le laboratoire Kite/Gilead. Le 1er patient vient d’être inclus dans cette étude (au CHU de Lille) donnant le coup d’envoi de cette première française !
Qu’est-ce que les CART-T cells ?
Les « CAR T-cells » (Chimeric Antigen Receptor T-cells) sont des globules blancs (plus précisément des lymphocytes T) reprogrammés en laboratoire pour reconnaître et détruire les cellules cancéreuses. Pour cela, les lymphocytes sont d’abord prélevés chez le patient puis modifiés génétiquement en laboratoire pour exprimer à leur surface un récepteur capable de détecter les cellules cancéreuses et les éliminer (dans le cas des CAR T-cells actuellement commercialisés cette opération est très complexe et assurée dans des centres de production très spécialisés souvent basés aux USA). Ces cellules reprogrammées sont de véritables « médicaments vivants » capables de se multiplier et de persister à l’intérieur du patient pendant plusieurs mois. Ces traitements ont montré leur efficacité dans plusieurs cancers du sang (leucémies et lymphomes) et ont ainsi obtenu une autorisation de mise sur le marché par les autorités de santé.
Qu’est-ce que l’étude ALYCANTE ?
Les CAR T-cells sont aujourd’hui indiqués dans les lymphomes agressifs à cellules B en situation d’échec après 2 lignes de traitement, c’est à dire en 2ème rechute. Or, il est possible que ces traitements puissent bénéficier aux patients plus précocement dans la stratégie thérapeutique, dès la 1ère rechute, en particulier chez les patients qui sont trop âgés ou trop fragiles pour recevoir une autogreffe qui est le traitement de référence dans cette situation. C’est l’objet de l’étude ALYCANTE qui évaluera l’efficacité et la tolérance d’un traitement par CAR T-cells chez ces patients. Elle permettra par ailleurs d’évaluer l’impact de ces traitements sur la qualité de vie des patients et d’améliorer les connaissances sur leurs mécanismes d’action grâce aux études biologiques qui seront menées à partir d’échantillons de sang et de tumeur.
L’étude se déroulera dans une vingtaine de centres en France et en Belgique, et notamment au CHU de Rennes.
Source : Communiqué de presse du CHU de Rennes – 24 mars 2021
Publié le 31/03/2021