La start-up Antofénol, fondée en 2014 à Montpellier par Fanny Rolet et désormais basée à Plestan (22), est spécialisée dans l’éco-extraction. Elle cherche à valoriser et rentabiliser les coproduits viticoles en développant à la fois des solutions de biocontrôle, des conservateurs naturels aux propriétés antifongiques et des extraits végétaux naturels (sans solvant chimique), pour la cosmétique. Plusieurs entreprises bretonnes de la nutraceutique et de la cosmétique ont déjà été séduites et travaillent dès à présent avec Antofénol. Preuve que le pari de cette implantation en Bretagne, terre d’innovation durable, est en passe d’être réussi.
Des éco-procédés innovants
L’entreprise se démarque des solutions classiques en proposant une éco-extraction sans solvant chimique qui combine simultanément 4 technologies : les micro-ondes, les ultrasons, le vide et le brassage. Cette solution est très compétitive puisqu’elle permet d’obtenir les mêmes profils biochimiques qu’avec une extraction au méthanol 80%, avec un rendement égalé voir surpassé et un gain de temps non négligeable. Par exemple, un processus optimisé de distillation peut être réalisé en 20 min contre 2h en méthodes conventionnelles/classiques.
Du côté des ingrédients, ” Antoferine ” est le premier éco-extrait breveté par la société. Issu de co-produits viticoles riches en polyphénols, l’extrait présente une activité testée et démontrée sur plusieurs pathogènes fongiques (essais probants sur un modèle pomme / Botrytis cinerea). L’entreprise prépare l’étape suivante avec la constitution d’un dossier de demande d’homologation (en cours) en vue d’une commercialisation dans les 5 ans (prioritairement aux USA). Auparavant des lancements sont prévus pour des applications cosmétiques et l’entreprise poursuit ses travaux sur le développement d’autres extraits.
Un avenir prometteur en Bretagne et ailleurs
En 2018, l’entreprise a élargi son horizon. Elle s’est rapprochée de la Bretagne en prospectant de futurs partenaires en cosmétique (notamment lors de COSM’ING à Saint-Malo) et recherchant un site pour installer son outil de production. Après avoir levé 1M€ en début d’année 2019, Antofénol s’est finalement implantée à Plestan (22) en profitant d’une offre immobilière intéressante qui permettait à l’entreprise de répercuter les coûts des travaux de l’usine sur le loyer.
Bien que la société qui cherche à valoriser les déchets viticoles se fournit aujourd’hui majoritairement en Champagne (un peu en Bordelais et en Occitanie), Fanny Rolet espère à l’avenir pouvoir développer des partenariats avec des viticulteurs locaux puisque, conséquence du réchauffement climatique, cette filière est en cours d’implantation dans l’Ouest.
La fin d’année 2019 s’annonce prometteuse en terme de rayonnement pour l’entreprise, puisque déjà présente à l’international en Chine, en Guinée et au Bénin, Antofénol envisage la création d’une filiale américaine. Il est également prévu que cette expansion s’accompagne d’un renforcement de l’équipe avec la création de deux postes de technicien·ne·s en R&D et production pour atteindre un effectif de 11 personnes après l’inauguration de l’usine.
Pour plus d’informations : http://www.antofenol.com/
Crédit photo : Antofénol
Publié le 2/03/2019