La surveillance des nouveau-nés prématurés nécessite un large éventail d’informations provenant de leurs signes vitaux (fréquence cardiaque, respiration), des informations cliniques (comme la température) et de l’observation des nouveau-nés par les soignants. Les médecins utilisent ces informations pour prendre les meilleures décisions possibles pour le nouveau-né. Plusieurs de ces signes peuvent alerter les cliniciens en cas d’infection. Le projet européen Digi-NewB a pour objectif d’aider les cliniciens à détecter précocement ces signes, grâce à l’utilisation de techniques d’apprentissage automatique (ou machine learning).
Lancé en mars 2016, le projet Digi-NewB développe ainsi une nouvelle génération de système de monitoring non invasif en néonatologie. Celui-ci est basé sur de grandes bases de données et d’un système d’intelligence artificielle pour extraire des informations clés de données multi-sources. L’utilisation d’une telle approche doit apporter des bénéfices pour les cliniciens et les patients, grâce à une détection précoce du risque d’infection et une amélioration du suivi clinique et de la maturation du nouveau-né.
Près de trois ans après son lancement, le projet affiche de premiers résultats prometteurs : les données de 400 nouveau-nés ont été collectées dans les 6 hôpitaux universitaires. Elles ont été analysées à l’aide d’outils de traitement visant à une analyse plus rapide et plus efficace en temps réel, et permettant un système non-invasif. Ces algorithmes sont inclus dans un prototype de démonstration en cours de finalisation. Le système offre une interface complète permettant de visualiser le risque d’infection et son évolution, ainsi que les caractéristiques contributives à son évolution.
Le projet est basé sur une approche participative, en incluant le personnel soignant et les parents (notamment grâce à l’association nationale SOS Prema).
Le prototype Digi-NewB vise à être utilisé comme système d’aide à la décision médicale, contribuant à la médecine personnalisée. Par cette approche, les partenaires du projet visent à améliorer le diagnostic précoce et à réduire la morbidité et la mortalité dans les services de néonatalogie.
Digi-NewB est coordonné par le réseau des Hôpitaux Universitaires de l’Ouest français HUGO et en particulier par le Pr. Pladys du CHU de Rennes et du Pr. Carrault de l’Université de Rennes 1, et s’appuie sur une forte collaboration des pédiatres du réseau HUGOPEREN. Le projet comprend la participation de 4 universités, 6 universités hospitalières et 2 PME : Université de Rennes 1 (LTSI), Université de Tampere (FI), Université de Galway (IE), Université de Porto (INESC TEC, PT), CHU de Rennes, Angers, Brest, Tours, Nantes et Poitiers, Voxygen (FR) et Syncrophi (IE).
Digi-NewB publiera ses résultats finaux en février 2020, menant à une étude clinique à plus grande échelle après 2020.
Contact : Pr. Patrick Pladys, coordinateur scientifique – patrick.pladys[at]chu-rennes.fr
Publié le 6/07/2019