Polymerix 2019 – Résumé de la conférence de Madeleine Charbonnier
Surproduction d’Amidon chez les Microalgues en vue de Produire des Bioplastiques
Auteurs : F. Delrue1, M. Charbonnier1, C. Mathiot1, J-F. Sassi1, N. Le-Moigne2, P. Lavoisier3
1 CEA Cadarache, Groupe Biomasse 3G, Saint-Paul-lez-Durance F-13108, France
2 Centre des Matériaux des Mines d’Alès (C2MA), IMT Mines Alès, Université de Montpellier, 6 avenue de Clavières, 30319 Alès Cedex, France
3 ERANOVA, SAVOIE TECHNOLAC – Bat KOALA – 17, Avenue du lac Saint André, BP 80298, 73375 Le Bourget du Lac Cedex, France
madeleine.charbonnier[@]cea.fr
Résumé
Au cours de travaux préliminaires (Mathiot et al., 2018), nous avons montré qu’il était possible de produire des bioplastiques à base d’amidon de microalgues. 10 souches de microalgues avaient été présélectionnées pour leur croissance rapide et leur robustesse. Parmi ces dernières, Chlamydomonas reinhardtii 1132A a montré les taux d’amidon les plus intéressants (49%). Cette microalgue a ensuite été produite en plus grande quantité (50 g) pour ensuite être plastifiée entière avec du glycérol comme agent plastifiant. Les différents essais ont montré qu’un taux d’amidon élevé permettait une meilleure plastification et que la température optimale se situait autour de 120°C.
Dans le projet ALGUEX (ADEME AMI « Chimie du végétal et matériaux biosourcés »), l’objectif est de confirmer et d’améliorer ces résultats et de passer à l’échelle du pilote industriel. Les premiers essais ont pu montrer que bien qu’accumulant beaucoup d’amidon (productivité moyenne sur 5 jours de 68.4 mg/L/j), la souche C. reinhardtii 1132A n’était pas adaptée à la culture à grande échelle. En effet, cette souche possède un taux de croissance moins élevé que d’autres souches plus productives (tel Chlorella vulgaris ou encore Parachlorella kessleri) en particulier sur des milieux à base de nitrates. Ces derniers sont en effet préférés à l’échelle industrielle car ils permettent une meilleure gestion du procédé via un contrôle fin du pH par l’admission de CO2. Les prochaines étapes du projet ALGUEX seront de définir une stratégie de production d’amidon à grande échelle, de mettre au point une méthode de récolte des microalgues efficace et peu chère et de définir un procédé d’extraction de l’amidon.
Biographie de Madeleine Charbonnier
Après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur de l’INSA Toulouse en biologie et bioprocédés, Madeleine Charbonnier travaille aujourd’hui comme ingénieur de recherche dans les procédés de microalgues, à la direction de la recherche technologique du CEA (CEA Tech) de Cadarache.
Participant depuis 8 mois au projet ALGUEX, elle étudie l’accumulation d’amidon chez certaines espèces de microalgues et cherche à optimiser un procédé de surproduction d’amidon à l’échelle pilote dans le but de produire des bioplastiques.