Chaque mois, Biotech Santé Bretagne sélectionne et résume des articles scientifiques d’actualité pour ses adhérents dans le cadre de sa veille “Biosciences”. Nous avons choisi de partager un aperçu de ce travail avec un plus large public. Ce mois-ci, découvrez notre synthèse sur la dialyse verte, une approche innovante pour une médecine plus durable !
La dialyse sauve des vies mais consomme des ressources, notamment de l’eau en quantité très importante. Son impact environnemental doit être pris en compte. La mise en œuvre d’expériences pilotes rapportées dans cette revue permettrait de réduire considérablement les déchets de dialyse et de réaliser des économies à grande échelle. Les stratégies circulaires visant à réutiliser les eaux usées de dialyse pourraient réduire l’empreinte carbone à environ un tiers de celle actuelle. Plusieurs actions sont envisageables : la réutilisation des eaux de rejet de l’osmose inverse, pour l’arrosage, l’aquaponie, l’agriculture, pour nettoyer les sols, refroidir et même laver les toilettes. Il convient toutefois d’évaluer le niveau de sel et procéder à une dilution avec de l’eau de pluie ou autre car un niveau excessif de sel peut avoir un effet négatif sur la croissance des plantes. En outre, il faut éliminer un ensemble de micropolluants et agents pathogènes (virus, médicaments et métabolites de médicaments) ; l’utilisation de l’osmose inverse et de la nanofiltration, seule ou couplée à de l’ultrafiltration, s’avère efficace pour traiter ces effluents. La récupération d’énergie thermique et la production d’engrais sont également des stratégies prometteuses. En effet, les eaux usées d’hémodialyse sont rejetées à une température comprise entre 20 et 25 °C, signifiant qu’elles conservent une énergie thermique considérable. Il a été estimé que l’énergie rejetée au niveau mondial pourrait chauffer environ 140 000 foyers dans un pays européen pendant un an, avec une économie annuelle potentielle de 118 millions d’euros. Enfin, le dialysat usé contient de grandes quantités de phosphore et d’azote qui peuvent être récupérées sous forme de struvite (MgNH4PO4⋅6H2O), en réalisant une cristallisation par ajout de sulfate de magnésium. La struvite peut être utilisée directement comme engrais végétal, ou comme composant d’engrais à libération lente par exemple. Surmonter les obstacles à ces actions facilement réalisables devrait être une priorité des sociétés de néphrologie dans le cadre de la transition écologique.
Mots-clés : économie circulaire, dialyse, eaux usées, recyclage
Source : voir
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Publié le 14/01/2025
